Balistique intérieure


    La balistique intérieure englobe tous les phénomènes se produisant de la mise à feu de la charge explosive jusqu'à la sortie de la balle du canon. Ces phénomènes ne durent ainsi que quelques millièmes de seconde (environ 5 millièmes de seconde).

Dans une arme à feu il existe plusieurs parties que nous allons détailler par la suite, mais avant cela il faut comprendre comment une balle est expulsée du canon, nous allons nous appuyer du schéma suivant :




     Lorsqu'on appuie sur la détente d'une arme, le marteau frappe le percuteur, qui, à son tour rentre en collision avec le culot (se référer au schéma ci-dessous) et fait éclater l'amorce. La flamme créée se propage alors à l'intérieur de la douille allumant ainsi la charge explosive et propulse la balle. Plus le canon sera long, plus la poudre aura de temps pour pousser le projectile. Mais à une certaine taille de canon, la poudre ne pourra plus pousser le projectile et il y aura une baisse de vivacité : la balle ira moins loin, moins vite et sera moins précise. Lors du tir, un choc en retour est produit et est ressenti par le tireur.
 

Anatomie d'un projectile :





   Le calibre d'une arme a feu désigne le plus grand diamètre du projectile qui peut-être mit dans l'arme, donc le diamètre de la douille qui peut être utilisée. Parfois quand on parle de l'arme, celle-ci peut être assimile au calibre de sa chambre, c'est ainsi que nous verrons souvent que le nom des munitions, est souvent le nom du calibre de l'arme a feu (6.5/12.7). Nous pouvons en conclure que le calibre et du à la douille ou à l'étui. Plus le calibre est grand plus la douille sera grande.




Différents types de douilles
    La douille, est un étui qui permet de contenir, la poudre, l'amorce, et la balle, c'est pourquoi la douille est aussi appelé étui. Une fois le projectile tiré la douille est éjecte de la chambre, pour permettre à une autre munition de s'introduire dedans. Elle sert donc juste à protéger la balle et à compresser tout les éléments qui permettrons le départ du projectile. Nous pouvons ainsi dire que la douille est le corps de la balle. Les termes étui et douilles sont synonymes mais par convention nous dirons pour les armes de petit calibre que ce sont des étuis et pour les balles de gros calibres, armes de chasses, ce sont des douilles.
Pour un même type de douille nous pouvons avoir plusieurs types de balle en fonction de l'utilisation qui en est demande. Mais chaque tir avec la même arme laisse les mêmes empreintes sur les douilles et sur les balles ce qui permet de les comparer (voir article ci-dessous).



    On distingue deux catégories de canons : les canon lisses et les canons rayés.





   Le canon rayé, comme son nom l'indique est doté de rainures hélicoïdales (en forme de spirales). Ainsi, lors de l'éjection du projectile, ce dernier tourne sur lui-même grâce à son diamètre légèrement plus grand que le canon ce qui permet d'améliorer la stabilité de la balle, sa précision mais atténue toutefois sa vitesse. La balle est alors gravé par les sommets des rainures. Chaque arme à feu possédant un canon rayé unique, les gravures laissées diffèrent. C'est donc un élément indispensable  pour les balisticiens, la police judiciaire utilisant cette caractéristique afin d'identifier l'arme du crime.


Macroscope de comparaison    Pour cela, l’expert en balistique compare les balles et les douilles trouvés sur la scène de crime avec ceux tirés en laboratoire. Grâce à un microscope spécial à deux objectifs, il peut observer deux objets côte à côte simultanément. Il fait glisser les images jusqu’à ce que les marques (semblent continues) correspondent. Lorsqu’il y a juxtaposition, l’expert conclut que la même arme a tiré les deux projectiles. Sur chaque scène de crime, les projectiles et les douilles seront numérisées puis seront rentrées dans une base de données, la base CIBLE (Comparaison et Identification Balistique par Localisation des Empreintes) : c'est le système IBIS. Les experts peuvent ainsi relier plusieurs crimes entre eux.
    En plus des empreintes de rainures, la "bouche" du canon plus ou moins évasées et l'usure du canon  font des micro-stries de la balle, de la même manière qu'une empreinte digitale, la signature de l'arme. La balle peut présenter des traces de composants du canon de l'arme dues aux frottements lors de l'éjection. Tous ses éléments sont primordiaux dans l'identification d'une arme.


    A l'inverse, les armes à canon lisse n'ont pas de rainures. Les premières armes à feu, telles que les chars d'assaut, avaient des canons lisses car la science de l'époque ne permettait pas de faire d'autres types de canons. Aujourd'hui, les armes possédant ce genre de canon sont de moins en moins répandues du fait de son manque de précision.





        Généralement sur une scène de crime il est possible de retrouver des douilles. C'est ainsi que pour retrouver l'arme du crime il est essentiel d'étudier ces douilles:




- Dans un premier temps, il faut déterminer le calibre de la douille donc le calibre de l'arme qui a pu tirer la balle, pour cela il faut utiliser un pied à coulisse pour permettre une mesure la plus précise possible. Ensuite grâce à un fichier nous pourrons voir quel type d'arme utilise quel type de douille.
- Dans un second temps, il faut peser la masse de cette douille pour imaginer le type de balles utiliser, la masse de la douille varie en fonction de la taille de la balle et de la poudre utilise.
- Dans un troisième temps il faut observer les inscriptions qui sont sur le dos de la douille pour savoir exactement le type de balle qui correspond a cette douille et donc qui pourrait confirmer les recherches faites précédemment.